✒️ Ce lundi 23 janvier a été publié le nouveau rapport sur l’état du sexisme en France en 2023. Nous avons envie de te partager nos réflexions car il interroge les rapports homme-femme et donc les rapports père-mère. Ce qui ressort à nos yeux se centre particulièrement sur la notion de consentement.

En effet, dès la première lecture, un point a attiré notre attention.
Partageons-nous toutes et tous la même définition du consentement ?
La connaissons-nous dans sa complexité ?

Par exemple, lorsque l’on parle de charge mentale, de répartition des tâches ménagères, des rapports sexuels : à quel moment le rapport homme-femme s’appuie t-il sur la notion de consentement ?

✒️ Dans le rapport est cité :
« Seul·e·s 43 % des Français·e·s considèrent qu’il est problématique qu’une femme cuisine tous les jours pour toute la famille (11 % en sont révolté·e·s), 35 % sont indifférent·e·s et 17 % trouvent cela normal ou très bien. »
A quel moment le consentement pour cette tâche a t-il été abordé dans le couple ?
Est-ce que la femme est en mesure de dire que la situation ne lui convient pas ? Est-ce que l’homme a suffisamment conscience de l’héritage éducatif et culturel sur le sujet ?
(NB : le rapport est basé sur des couples hétérosexuels, ce qui ne représente pas toutes les configurations familiales et de couple).

✒️ Si on regarde la partie concernant le non-consentement dans les rapports homme-femme, 37% des femmes disent avoir vécu une situation de non-consentement (33% des femmes ont eu un rapport sexuel alors qu’elles n’en n’avaient pas envie devant l’insistance du partenaire). Nous avons le sentiment qu’une sensibilisation claire au consentement au préalable de cette enquête aurait entrainé une nette majoration de ces chiffres…

En revanche, un chiffre s’impose : « 9 femmes interrogées sur 10 affirment anticiper les actes et les propos sexistes des hommes et adoptent des conduites d’évitement pour ne pas les subir […]. Cela induit une perte de confiance en soi des femmes et entraîne des conséquences concrètes sur leur vie quotidienne et leur parcours professionnel ».
Alors pour être plus claires, nous te partageons cet acronyme trouvé sur Internet :

💛 Le consentement, c’est des OUI REELS (Calia Consentement) :
          Réversibles
          Eclairés
          Enthousiastes
          Libres
          Spécifiques
Sinon, c’est NON

🍵 Si tu préfères les images, la comparaison avec la tasse de thé proposée dans cette animation est très parlante : clique ici. Elle permet d’identifier avec humour ce qu’est un vrai consentement car rappelons-nous qu’un accord par défaut n’est pas un consentement !

✒️ Un autre chiffre nous fait bondir :
« 23 % des hommes de moins de 35 ans considèrent qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter et 26% qu’il ne faut pas montrer ses émotions ». A quel moment a-t-on donné l’opportunité à ces hommes de découvrir un autre modèle relationnel que celui avec lequel ils ont été éduqués ? Effectivement, sortir des représentations solidement ancrées des violences nécessite une démarche active et une vraie politique éducative qui va au-delà de la loi de juillet 2019 (« l’éducation doit se faire sans violence physique ou psychologique »). Gardons en tête que nous avons la responsabilité en tant qu’adulte d’apporter un environnement soutenant à l’enfant.
Pour se faire, cela nécessite de la part de chaque adulte un cheminement personnel autour de ses croyances, de ses représentations, de ses peurs, de son histoire… C’est ce cheminement qui permettra de créer un environnement permettant à l’enfant de construire des modes de relations sains et respectueux de chaque individu dont lui-même.
Enfin, une phrase retient notre attention : « Parce qu’il existe une continuité entre comportements sexistes et actes de violence, il faut apporter une réponse globale pour combattre le sexisme à tous les stades de ce continuum. » Lorsque l’on regarde les 10 recommandations proposées, aucune ne parle du soutien à la parentalité, de la formation des enseignants, des animateurs… Or le sexisme à l’âge adulte naît bien avant la puberté d’où l’importance des ressources :

⭐⭐⭐
➡️ Pour les enfants :
– « Le petit livre pour apprendre à dire NON! » de Dominique de Saint Mars et Serge Bloch
– « Ni poupées ni super-héros » de Delphine Beauvois – Claire Cantais
– « Quand on te fait du mal » de Muriel Salmona : ici
– « Chouette, pas chouette » 16 programme courts animés ici
– « Corps, amour, sexualité : les 120 questions que vos enfants vont vous poser » de Charline Vernon

➡️ Pour les adultes :
– « Fille garçon même éducation » de Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet
– Formations gratuites dispensées par Nous toutes ici
⭐⭐⭐

🎯 Concrètement, chez Gestes et mots d’amour, voici comment nous participons à faire bouger les lignes :
🔸sensibiliser les parents au consentement de l’enfant dès son plus jeune âge (dès ses premières semaines, le nourisson est capable de montrer des signes d’engagement ou de désengagement, c’est à dire s’il en a envie ou pas)
🔸 offrir des outils de communication permettant de sortir des rapports de forces
🔸 ouvrir des espaces d’écoute pour aller à la rencontre de soi et détricoter les situations de violences vécues dans notre propre enfance
🔸 permettre les prises de conscience sur les mécanismes relationnels et émotionnels
🔸 informer les adultes et les plus jeunes sur les dangers de la pornographie, l’importance du consentement, les dégâts du harcèlement au sein des établissements scolaires par l’intermédiaire d’interventions en sexualité et vie affective
🔸 promouvoir une éducation sans VEO auprès des institutions
🔸etc…