Un moment difficile en tant que parent
Il arrive des moments dans la vie où nous, parents, faisons face à un moment difficile et des tempêtes émotionnelles intenses : un deuil, une séparation, une maladie… Autant d’épreuves qui peuvent nous bouleverser au plus profond de nous-mêmes. Dans ces périodes où notre cœur est lourd, il n’est pas facile de rester serein et disponible pour nos enfants. Nous pouvons même ressentir de l’exaspération ou de l’énervement. Cependant, il est important de se rappeler qu’ils vivent eux aussi, à leur manière, ces tempêtes à nos côtés. En effet, leur propre système émotionnel est activé. Ils peuvent ressentir une certaine insécurité, de la peur, de la tristesse face à une situation qui leur échappe ou qu’ils peinent à comprendre.
Voici quelques clés pour accompagner leurs émotions tout en prenant soin des nôtres :
Prendre soin de soi pour prendre soin d’eux
Même si cela semble impossible, prendre le temps de nous occuper de nous-même est vital. Cela peut passer par des moments pour respirer, parler à une personne de confiance, être écouté vraiment ou faire quelque chose qui nous ressource. Plus nous prendrons soin de nous, plus nous pourrons être disponibles pour notre enfant. Il est intéressant de distinguer les activités qui peuvent juste nous permettre de passer le temps (voire de ne pas penser) comme regarder Netflix ou notre fil Instagram de celles qui nous nourrissent. Nous pouvons faire une liste des activités ressourçantes pour n’avoir qu’à piocher dedans le jour venu. Pour vous y aider, nous vous proposons le livre de Soline Bourdeverre-Veyssière : « Etre mère sans s’oublier ».
Accepter notre imperfection dans un moment difficile
Nous ne sommes pas des parents parfaits, et nous n’avons pas à l’être ! Nos enfants n’ont pas besoin de super-héros, mais de parents réels, humains. Ils ont besoin de voir que nous aussi, nous ressentons des émotions, et que c’est tout à fait normal. Montrons-leur que la tristesse, la colère ou la peur sont des émotions légitimes face aux difficultés de la vie. Exprimons ce qui se passe dans notre corps, partageons nos pensées (ajustées à l’âge de l’enfant) et nos comportements. Par exemple « Je suis tellement triste que notre chien soit mort, j’aurais envie de rester sous la couette et de pleurer ».
Exprimer vos émotions devant votre enfant
Vous avez le droit d’être triste ou en colère devant lui. C’est même une occasion précieuse pour lui montrer comment traverser des émotions fortes. Le tout est de porter la responsabilité de ce que vous ressentez : « Je suis triste parce que je vis quelque chose de difficile, et ce n’est pas de ta faute. » Dans ces moments-là, il est essentiel de rappeler à notre enfant qu’il n’a rien fait de mal, et qu’il n’est en aucun cas responsable de notre état émotionnel. En lui expliquant que nous traversons une période difficile, nous le libérons de ce poids émotionnel. Cela le sécurise et lui permet de garder son propre équilibre. En vous observant, il apprend que même les adultes vivent des émotions, mais qu’ils savent aussi comment les traverser. Reprenons l’exemple du chien et poursuivons « en même temps je vais plutôt demander à quelqu’un de me faire un câlin pour me sentir mieux ».
Expliquer : nourrir le besoin de sens
Parfois nous espérons préserver notre enfant en taisant la situation, car nous estimons qu’il n’a pas l’âge ou pour d’autres raisons qui nous appartiennent. Rappelons-nous que le langage perçu est avant tout le langage non-verbal à plus de 90%. C’est-à-dire que l’enfant capte qu’un évènement vient de se passer, sauf qu’il n’en comprend pas le sens. Il peut se sentir complètement démuni. Chaque enfant réagira différemment, certains vont se faire oublier quand d’autres sembleront en colère ou en conflit en permanence. Mettre des mots, même simples, est essentiel pour que l’enfant mette du sens sur ce qu’il perçoit. Il peut être intéressant de se faire aider par un tiers (proche, professionnel) quand cela nous semble insurmontable.
Changer de lunettes face à leur comportement
Quand nous traversons une période de grande vulnérabilité, leurs colères, les conflits dans la fratrie, leurs réactions face à la frustration peuvent vite nous faire dégoupiller, avec le sentiment qu’ils font ça contre nous. Gardons en tête que leur système est immature. Face à notre état, leur système de stress est très activé et qu’ils ne sont plus en mesure de faire appel à leurs capacités de raisonnement comme avant. Prenons le temps de faire des câlins, des moments juste à être ensemble dans les bras les uns des autres, de réveils tout doux. Notre système hormonal est puissant et nous aurions tort de nous priver d’un petit shoot d’ocytocine salvateur.
Lâcher prise sur certaines contraintes
Ces périodes sont propices pour se montrer indulgent envers soi-même. Nous pouvons nous permettre de relâcher certaines exigences : acheter des repas tout prêts, demander de l’aide à un proche, ou même accepter que la maison soit en désordre. Ces petits ajustements peuvent nous offrir un peu de répit et d’énergie.
Le cadeau caché derrière le moment difficile
Ces moments difficiles peuvent devenir une opportunité pour nos enfants d’apprendre, par mimétisme, à reconnaître, à exprimer leurs propres émotions et à les traverser. En vivant nos épreuves avec sincérité et bienveillance envers nous-même, nous leur offrons des outils pour grandir. Prenons soin de nous et de nos familles. La parentalité n’est pas un chemin facile, et chaque étape, aussi difficile soit-elle, est une chance d’avancer ensemble. Et parce que nous savons que ce n’est pas évident, nous vous accompagnons en ateliers de groupe et en coaching.