Le 30 avril 2024, depuis 20 ans, nous fêtons la Journée de la Non-Violence Éducative en France. A l’initiative de Catherine Dumonteil-Kremer 🔗, elle vise à sensibiliser à l’importance de l’éducation non violente.
En résumé, l’objectif est de promouvoir une éducation qui favorise le développement émotionnel et intellectuel des enfants sans recourir à la violence physique ou verbale. Cela nécessite donc d’encourager les parents, les éducateurs et les adultes en général à adopter des approches éducatives basées sur le respect mutuel, la communication positive et la résolution pacifique des conflits.
La Journée de la Non-Violence Éducative est aussi l’occasion de sensibiliser les individus aux effets néfastes de la violence dans l’éducation. Elle encourage également le dialogue et l’échange d’expériences car on ne le dira jamais assez : « il faut tout un village pour éduquer un enfant ».
La non-violence éducative en France
Le cadre légal
Ces dernières années les choses bougent :
La loi du 10 juillet 2019 🔗, a modifié l’article 371-1 du Code civil français pour interdire explicitement tout châtiment corporel ou traitement cruel, dégradant ou humiliant envers les enfants : « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ». Cette interdiction couramment nommée « loi anti fessée » vise à protéger les enfants de tout type de violence physique dans le cadre éducatif. Cela a constitué une première étape vers l’interdiction des châtiments corporels et autres formes de violence éducative. Elle précise les sanctions en cas de non-respect de l’interdiction des violences éducatives ordinaires. Elle a ainsi consolidé le cadre légal visant à protéger les enfants contre toute forme de violence physique ou psychologique dans le cadre de l’éducation.
Le premier pays à s’être engagé contre les violences éducatives est la Suède en 1979, La France est le 56ème pays à adopter cette loi, après avoir été condamné en 2015 par le Conseil de l’Europe.
La réalité dans les familles
C’est une chose d’avoir un cadre légal, s’en est une autre de vivre concrètement une éducation non violente avec ses enfants. En effet, de nombreuses questions en découlent. De manière général, il est assez facile de se représenter ce qu’est une maltraitance. Il est cependant beaucoup plus difficile de définir ce qu’est une violence. En fonction de notre cadre éducatif, culturel, de notre histoire…. nous considérons certains comportements violents et d’autres non. Difficile de faire consensus !
Qu’est ce qu’une violence éducative ?
Aujourd’hui sont considérés comme violences éducatives :
Les châtiments corporels : cela inclut les fessées, les gifles, les coups de ceinture, etc.
Les violences verbales : cela comprend les insultes, les humiliations, les menaces, les cris constants, etc.
Les humiliations et les dégradations : cela peut aller de l’humiliation publique à des gestes ou des paroles dégradantes.
Les négligences affectives ou émotionnelles : ignorer les besoins émotionnels d’un enfant ou lui refuser l’affection peut également être considéré comme une forme de violence éducative.
Agir contre les violences éducatives
Aletha Solter a écrit « l’enfant n’a pas besoin de parents parfaits mais de parents engagés dans une découverte réparatrice d’eux-mêmes ». Oui, les sources de stress, la pression, les contraintes sont nombreuses autant pour les enfants que pour les parents. C’est autant de raisons qui peuvent nous faire dégoupiller, nous déconnecter de nos propres besoins. Parfois, il suffit de pas grand chose pour que cela explose. La non-violence éducative c’est comprendre le ou les déclencheurs de l’émotion, du stress, du sentiment aussi intense soit-il pour déconstruire les mécanismes du stress et non contenir, retenir la violence qui émerge. Parfois un mot, un cri, un ras-le-bol vient blesser l’enfant : sommes-nous prêts à prendre le chemin de la réparation pour retisser la relation?
De plus, de nombreux parents arrivent à la parentalité positive en espérant y trouver une baguette magique et ainsi pouvoir vivre un quotidien serein. N’est-ce pas une belle illusion ? La vie de famille est par définition chaotique car en perpétuel mouvement : rien n’est figé, tout évolue. L’objectif de la non-violence éducative est de repenser nos rapports adulte-enfant, de penser le conflit autrement, de réfléchir à faire coexister des besoins différents, d’écouter et d’être écouté. Souvent, quand nous disons « mon enfant ne m’écoute pas », nous voulons dire « mon enfant ne m’obéit pas »… C’est tellement difficile de sortir des modèles éducatifs d’obéissance dans lesquels nous baignons depuis si longtemps !
Quelques questions pour faire bouger les choses
Qu’en est-il de nos attentes de parents ? Sommes-nous prêts à considérer l’enfant autrement, à remettre en question nos pratiques ? A accepter l’enfant comme quelqu’un qui a déjà des compétences et qui a aussi à nous apprendre ?
Il y a tellement de chemin à parcourir vers la non-violence éducative, tellement de remises en questions, tellement de découvertes. Et si nous le faisions ensemble ? Découvrez nos coachings personnalisés ou nos ateliers collectifs pour les parents🔗 et nos formations pour les professionnels 🔗 pour avancer à votre rythme et faire bouger les choses.
Cette année encore, nous nous engageons bénévolement auprès des parents et des professionnels pour la Journée de la Non-Violence Éducative. Vous pouvez aussi découvrir le travail militant de ll’OVEO – Observatoire des Violences Éducatives Ordinaires 🔗 et la campagne de la Fondation pour l’Enfance 🔗