Le 8 mars, c’est la Journée internationale des droits de la femme avec comme leitmotiv l’égalité homme-femme. Nous avons envie de porter un autre regard sur le sujet en l’abordant sur le thème de l’équité.
Commençons par sa définition : l’équité est synonyme de justice, c’est-à-dire que chaque personne, quelle que soit son identité, devrait être traitée de manière juste.

Effectivement, pourquoi parler d’égalité quand notre identité-même est construite sur la notion de différence ? L’idée n’est pas de rentrer dans un système binaire qui mettrait l’homme et la femme en compétition. Il est également important de prendre en compte toute une partie de la population qui ne se reconnait pas dans l’identité de l’un ou de l’autre ou qui se reconnait dans les deux genres.

La question qui nous semble intéressante à soulever est celle-ci :
Dans une relation, prenons-nous régulièrement un temps pour évaluer les besoins de chacun ?
Prenons-nous ensuite le temps d’apporter une réponse qui convienne à chaque individu ?
Par exemple, dans les relations amoureuses, certains s’épanouiront dans un schéma plus classique, d’autres chercheront des modèles plus alternatifs. Et c’est Ok, il n’y a pas de hiérarchisation à effectuer car il n’y a pas de « bon » modèle !

Ce qui nous semble essentiel, c’est le fait de s’autoriser à rebattre les cartes et à réinterroger les schémas relationnels dans lesquels nous évoluons… Ce qui veut dire mettre au cœur du système : la communication, l’écoute active et l’affirmation de soi. Et c’est là que le bât blesse…

Mettons-nous un instant du côté des femmes et interrogeons brièvement un certains nombre de points en lien avec la parentalité (notre sujet de prédilection) :
On va essayer d’aller vite, pour ne pas vous perdre en route 😉 Bien d’autres questions peuvent émerger à chaque thématique.
!!!! Nous avons conscience que nos propos ci-dessous sont généralistes et ne prennent pas en compte les particularités de chaque famille. Nous nous sommes également basées sur une famille avec un couple hétérosexuel.

📌Désir ou non d’enfant : Comment faisons nous ce choix? Pouvons-nous dire/affirmer notre désir profond ?

📌 L’IVG : Une Française sur trois (33 %) a recours une fois ou plus à l’IVG dans sa vie (Institut national d’études démographiques (Ined)-2015). Cette décision irréversible nous la portons dans notre corps pour toute la vie. Ce vécu corporel peut se réveiller à tout instant alors qu’il peut être si vite oublié par l’homme qui ne l’a pas vécu dans ses entrailles. En faisons-nous un choix (quel qu’il soit) éclairé ? Sommes-nous jugées sur notre choix? Nous sentons-nous soutenues ?

📌 La contraception : Est ce forcément un choix qui doit être porté par la femme qui n’est féconde que quelques jours par mois tandis que l’homme l’est à chaque rapport? Qu’est-ce qui sous-tend nos choix? Connaissons-nous suffisamment le fonctionnement de nos corps respectifs ?

📌 L’allaitement : nous entendons encore trop souvent la demande de l’homme de « récupérer » le corps de sa conjointe pour lui tout seul… Cela met en exergue une notion de possession/propriété du corps de la femme et la sexualisation de la poitrine, deux idées issues du patriarcat…

📌 Le cododo : il peut mettre en lumière la notion de sacralisation du l’espace conjugal et donc de la « chambre conjugale », plus que parentale. Il est toujours intéressant d’ouvrir notre regard et de constater que 91% de la population mondiale pratique le sommeil partagé jusqu’à ce que l’enfant demande à changer d’espace de sommeil. Et pourtant ces 91% d’humains ne se privent pas de vie sexuelle pour autant (et heureusement), ils sont simplement créatifs !

📌Le congé parental : Trop d’enjeux économiques, politiques, sociétaux ne permettent pas aux femmes (et aux hommes!) de faire un choix conscient et en adéquation avec leurs envies. Si les femmes étaient vraiment soutenues, considérés et reconnues, elles n’attendraient peut être pas avec hâte de reprendre le travail, souvent le seul moyen pour retrouver du soutien, de la considération et de la reconnaissance. D’autres au contraire attendent ce moment avec inquiétude et retournent au travail parce qu’elles n’ont pas/plus le choix.

📌 L’argent : Qui paie quoi? Il est intéressant de constater que les femmes effectuent plus souvent les dépenses qui relèvent du quotidien, du périssable (nourriture, vêtements, santé, frais de garde/cantine des enfants). Les hommes vont davantage se placer sur les gros postes de dépense, valorisés par la société : achat foncier, impôts, vacances, voiture… Et en cas de séparation selon l’Insee, les femmes perdent en moyenne 20 % de leur niveau de vie, contre 3 % pour les hommes.
Récemment en PEPS Café nous abordions cette question, le temps que passe la femme à penser les achats, trouver le juste prix pour un manteau, anticiper les besoins à venir pendant les soldes…toutes ces choses qui bénéficient largement aux deux partenaires mais qui ne sont jamais valorisées. D’ailleurs, l’homme n’en a pas conscience dans la grande majorité des cas !!

📌 Les tâches familiales : Une étude de Delphine Roy montre que, lorsqu’une femme se met en couple, elle accomplit en moyenne 7 heures de tâches domestiques en plus par semaine, tandis qu’un homme en enlève 2. Quand il y a un enfant, elle en prend 5 de plus, contre une seule pour lui.
Sans vouloir faire du féminisme à tout va, il y a quand même un gros problème non ? D’autant que cette répartition des tâches soutient largement l’épanouissement professionnel des hommes et que rien ne valorise l’investissement de la femme dans son foyer.

📌La sexualité : combien de femmes s’assurent d’être disponible suffisamment régulièrement pour leur conjoint afin de s’assurer de son bien-être (sinon il est de mauvais poil et toute la famille risque de trinquer) ? Ça peut faire sourire mais la réalité c’est que beaucoup de femmes le reconnaissent et vivent sans en avoir parfois conscience… Alors que là aussi, on peut se satisfaire seul si l’autre n’est pas disponible et on peut réinterroger les codes de sa sexualité. D’ailleurs, cela pourrait lancer le sujet de la masturbation masculine et féminine… Bref, ce sera pour une autre fois !

Derrière tout ça, nous avons le sentiment que parfois les besoins de l’homme seraient en concurrence avec les besoins de l’enfant. Pourrions-nous enfin remettre les choses dans leur contexte et considérer que la définition de l’adulte est avant tout un individu capable de répondre à ses besoins par lui-même ou tout du moins de créer par lui-même les stratégies lui permettant de les combler sans les faire porter par les autres qui l’entourent ? Revenons-en aussi à la définition de l’autonomie qui est la faculté d’agir librement dans le respect des limites de l’autre au sens large. La question pourrait aussi être aussi : quel modèle voulons nous transmettre à nos enfants ?

Nous n’allons bien sûr pas vous laisser avec ce simple constat. Chez Éclore, de nombreux professionnel.le.s accompagnent les familles, les femmes et les hommes. Qu’est-ce qui est spécifique chez Eclore, association dont nous sommes membres actives ?
Tout simplement, nous nous sommes engagé.e.s sur une charte éthique qui garantit un accueil sans condition, une écoute bienveillante et l’absence de conseils non sollicités. Nous œuvrons aussi à faire bouger les choses auprès des institutions. Nos accompagnements visent à vous redonner du pouvoir : vous savez ce qui est bon pour vous, nous sommes là pour vous offrir un espace de paroles, vous soutenir, valoriser vos compétences, encourager vos prises de décisions conscientes, vous proposez des espaces de groupe et vous permettre de prendre soin de vous.

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